Dr Kin
vacances, tout inclus, maigrir

Comment éviter de prendre du poids en vacances

Est-ce possible de ne pas prendre du poids en vacances ? Vous faites des efforts considérables pour améliorer votre silhouette avant votre départ pour une destination Soleil, puis c’est l’hécatombe en vacances: bouffe, alcool, playa…

Il y a quelques temps déjà, je me suis “amusé” à quantifier l’impact de vacances au soleil en format tout inclus sur la dépense énergétique et la composition corporelle. Quel est l’effet l’effet de ce type de vacances qui semblent prôner le sédentarisme et l’abondance nutritionnelle et stimuler la croissance de la protubérance abdominale ? Pourquoi? Simplement parce que je me suis posé la question si j’allais prendre du poids pendant ces deux semaines de vacances et surtout, si mon niveau d’activité physique allait être influencé par le doux sable chaud des plages. Et, je suis certain que ça vous intéresse…

Passons aux choses sérieuses. Moi le premier, je m’attendais à sombrer lourdement dans un mode de vie extrêmement sédentaire et largement influencé par un buffet abondant et luxuriant qui se solderait par une prise de poids relativement importante (je me disais entre 2 et 3 kg). Pour faire suite à un billet précédent, j’ai eu recours à un accéléromètre que j’ai porté pendant presque 2 semaines avant mon départ et pendant toute la durée de mes 2 semaines de vacances dans le Sud (au cas où vous l’auriez oublié, car, c’est important pour le contexte…). La figure 1 présente les minutes et les calories pour chacune de ces journées, peu importe la valeur, je vous invite à plutôt observer les fluctuations et les écarts entre les semaines.

 

Figure 1: Changement du patron d’activité physique lors de vacances de type tout-inclus

Je vais vous demander de me croire sur parole quand j’affirme que je me suis réellement abandonné à mes vacances et que je n’ai pas cherché à m’entraîner tous les jours, ni à me restreindre devant le buffet et je n’ai pas succombé à une pernicieuse tourista. J’étais en vacances dans l’idée de passer du bon temps en mangeant ce dont j’avais envie et en faisant les activités qui me plaisaient. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que je bougeais beaucoup plus en vacances que lorsque j’étais au travail! En moyenne, je bougeais ~85 min de plus par jour et il me semblait que je ne faisais pas vraiment autre chose que de manger, boire, aller à la plage, me baigner, manger, boire, etc. Regardons le tout d’un peu plus près…

Comment est-ce possible de bouger plus en vacances? En fait, ce n’est pas si difficile que ça. Prenons par exemple l’activité de s’empiffrer au buffet versus manger à la maison. De ma chambre jusqu’au buffet, je devais marcher 10 minutes, et comme il s’agit d’un buffet, il faut se lever afin d’aller remplir son assiette à profusion et bien sûr revenir à sa place (plus l’assiette est remplie et lourde, plus on dépense de calories). Pour aller à la plage, il faut encore marcher, pour se trouver une place (bonne chance) il faut encore marcher, etc. En réalité, les vacances offrent une panoplie d’activités physiques qui sont difficilement accessibles lorsque nous travaillons principalement par manque de temps. Et le temps, c’est exactement ce dont nous disposons lorsque nous sommes en vacances.

Pourtant, alors que mon poids est demeuré stable pendant mes vacances, pour certains la réalité est tout autre. Il n’est pas rare d’observer chez certains vacanciers une prise de 3, 4 ou même 5 kg pendant une période de 14 jours dans le Sud. Voici mon explication…

De ce que j’ai pu observer lors de mon trop bref séjour (si vous voulez, j’y retourne à vos frais pour vérifier) trois raisons principales peuvent expliquer ce phénomène.

La consommation d’alcool

Je crois qu’il s’agit de la cause principale de la prise de poids dans le Sud. Je suis bien d’accord pour prendre un verre et avoir du plaisir, mais certains vacanciers poussent horriblement à l’excès. J’ai observé des compatriotes Québécois s’avancer fièrement d’un pas décidé vers le bar dès 10 h le matin pour se commander 2 bières bien froides… et continuer jusqu’à ce qu’ils ne soient plus capables se rendre au bar (et là, il demande à la conjointe qui honteuse, va discrètement chercher la divine boisson pour son malheureux ivrogne). Ledit conjoint qui affirme ne boire qu’en vacances dégrise juste à temps pour attraper la navette pour se rendre au buffet où il mangera abondamment et recommencera à boire. Sans compter la quantité astronomique de calories ingérées sous forme d’alcool, cette consommation abusive induit un état léthargique qui sabre abruptement dans le potentiel d’activité. À quoi bon prendre des vacances si les seuls souvenirs que nous en avons se limitent aux photos prises par le/la conjoint(e)? En réalité, ce qui me surprend, c’est la capacité de certains de ces individus à répéter l’exploit jour après jour. Donc, la consommation abusive d’alcool entraîne une surconsommation de calories et induit un état sédentaire (et c’est franchement désagréable pour le voisinage).

Le désir excessif de ne rien faire

Bon nombre de vacanciers se font un honneur de peaufiner leur bronzage à l’extrême (plus on est bronzé, plus nos vacances sont réussies non?) et passent de longues heures à se prélasser au soleil. En se restreignant plusieurs heures par jour pour stimuler les mutations potentiellement cancérigènes de nos cellules cutanées, on limite grandement la possibilité de bouger plus. Pourtant, il est possible de bouger et de bronzer simultanément (et en plus, ça permet d’éviter de bronzer par section et ainsi de ne pas avoir de démarcations gênantes) ou du moins, de ne pas se forcer à s’étendre plusieurs heures consécutives sous le soleil (ce que tous les dermatologues vous défendront). J’ai même observé des gens qui se sont forcés pour rien faire en prétextant qu’en vacances ils ne devaient rien faire (j’ai dû manquer le mémo). Mais, qui a dit ça? Je peux difficilement imaginer avoir du plaisir à être étendu pendant 14 jours sans rien faire. Pourquoi ne pas s’adonner à quelconques activités aquatiques afin de pleinement profiter du soleil et surtout de la mer? Suggestion : plongée en apnée, kayak de mer, voile, marche sur la plage pour admirer le paysage, etc. Et ce sont toutes des activités qui vont vous permettre de bronzer (mais, n’oubliez pas votre crème solaire!).

La perte des signaux de satiété

C’est ce dernier point qui m’a le plus surpris. Mes signaux de faim et de satiété ont grandement été perturbés lors de mon séjour. Parfois, j’allais manger parce qu’il me semblait que c’était l’heure alors que je n’avais vraiment pas faim et d’autres fois, je ne pouvais m’arrêter de manger tellement j’avais faim. Je m’interroge réellement sur ce point. Chose certaine, mes signaux de satiété ont été altérés. Il est bien évident que mon appétit a augmenté lors des premiers jours (étant donné l’augmentation de mon niveau d’activité physique, il s’agit d’une adaptation normale), mais j’ai eu de la difficulté à maintenir mes apports nutritionnels de façon stable par la suite. Certains jours, je mangeais plus alors que d’autres, je n’avais pratiquement pas faim. Il est possible que cette variation des signaux de la faim/satiété puisse jouer quelque peu dans la prise de poids lors de ce type de vacances. Cependant, dans mon cas, le tout s’est équilibré, car mon poids est demeuré stable lors de mes vacances. Avis aux spécialistes de la satiété, avez-vous des infos sur la chose?

En terminant, si vous avez prévu des vacances dans le Sud, sachez qu’il est aisément possible de maintenir son poids et de pleinement profiter de ses vacances et surtout, de s’en souvenir et d’éviter de revenir avec des tatous dont la provenance est oubliée suite à une ou deux soirées trop bien arrosées. En réalité, il est beaucoup plus facile de bouger plus en vacances que lors de vous dures journées de labeur au travail. La morale de cette histoire: méfiez-vous davantage de votre travail que de vos vacances en ce qui touche votre perte de poids. Sur ce, afin de maintenir mon niveau d’activité physique, je me magasine un autre voyage…