Dr Kin
Un homme démontrant une forme physique avec une pizza et une barre.

Est-ce que l’entraîneur doit être un exemple?

La réponse est évidente pour certains : l’entraîneur doit absolument est le parfait exemple afin que ses « entraînés » puissent aspirer à être comme lui ou elle. C’est simple. Le meilleur entraîneur en triathlon est obligatoirement un triathlonien de haut niveau, le meilleur entraîneur en culturisme a forcément participé à Olympia. Lorsque j’entends certaines critiques envers des entraîneurs un peu rondouillets, il me vient toujours le même exemple en tête. Lors de la dernière conquête de la coupe Stanley par les Canadiens de Montréal, le meilleur marqueur, défenseur et gardien but de l’équipe était bien sûr Jacques Demers. Non? Quoi, Jacques Demers patine mal? Impossible. Il n’a jamais joué dans la ligue nationale ou américaine? Comment est-ce possible?

Pourtant, plusieurs personnes à la recherche d’un entraîneur tentent de trouver l’athlète parfait, car si ce dernier performe bien, il peut forcément en entraîner d’autres vers le succès. Il sait ce qu’il faut faire pour y arriver, la preuve : il réussit comme athlète. On fait ici appel au vécu, à l’expérience ou au talent et on fait la supposition que l’athlète de haut niveau pourra s’en servir pour transmettre ses capacités de performances à ceux et celles qu’il entraîne. C’est un peu restreint comme perspective…

Oui, l’expérience et la pratique d’une activité peuvent être un outil pertinent pour entrainer des gens à réaliser cette même activité. Cela peut également s’avérer un inconvénient, car l’expérience peut imposer des dogmes et grandement limiter la compréhension de la tâche à réaliser (le défaut des talents naturels). Bref, l’expérience est un atout lorsque bien utilisée dans un cadre de fonctionnement axé sur la compréhension et non lorsqu’il s’agit d’une application aveugle de principes vécus par un individu.

Quelqu’un qui n’a jamais couru un marathon peut-il entraîner des marathoniens? Est-ce qu’un gringalet pourrait entraîner des culturistes? Si on pousse le raisonnement plus loin, est-ce qu’un entraîneur de sexe masculin pourrait entraîner des femmes en n’ayant aucune idée de ce que peuvent être les phases du cycle menstruel? Pourtant, bien des entraîneurs n’ont jamais pratiqué à un haut niveau la discipline dans laquelle ils entraînent des athlètes. Certains des meilleurs entraîneurs souffrent de surpoids et même d’obésité ou bien présentent une capacité aérobie digne d’un koala. Mais, leurs athlètes connaissent du succès.

Pourquoi est-ce ainsi? Parce que l’expérience permet d’augmenter le bagage de connaissances dans une discipline donnée, mais n’est pas un facteur limitant dans l’apprentissage de l’entraîneur. Les capacités d’analyse, de compréhension et de conversion d’un modèle théorique en application pratique sont des éléments encore plus importants que l’expérience. Afin d’être en mesure de bien développer un athlète, il faut comprendre les exigences des activités, les capacités de l’athlète et comment implanter une intervention qui modifiera avec succès ses aptitudes afin qu’il ou elle performe.

Est-ce qu’un entraîneur doit être un exemple? Ça dépend de l’exemple. Un entraîneur doit prêcher par l’exemple par sa rigueur, par sa capacité d’analyse et de compréhension, par ses capacités à apprendre et à mettre en pratique les notions théoriques qu’ils affûtent régulièrement. Un entraîneur n’a pas besoin d’être un exemple de performance, il doit favoriser la performance de ces athlètes avec l’ensemble de ses ressources. Le meilleur cours de spinning n’est pas forcément donné par l’instructeur ayant la meilleure capacité aérobie.

Ceci étant dit, il existe des entraîneurs qui donnent le mauvais exemple. Pour moi, un mauvais exemple se manifeste de différentes façons. Un entraîneur qui se cherche des excuses pour justifier son surpoids ou sa sédentarité, un entraîneur qui ment, qui manipule, qui n’est pas intègre, qui croit sans comprendre, etc. La liste est longue…

Lorsque l’on se cherche un entraîneur, il faut être prudent dans l’exemple que l’on tente de suivre, comme on dit, l’habit ne fait pas forcément le moine…

Les 16 et 17 novembre prochains, 6 de mes athlètes (Priscille, Laura, Nathalie, Thessiane, Anne-Josie et Karyne) participeront à leur plus grande compétition en carrière. Elles compétitionneront fièrement (et surtout avec grand plaisir) dans différentes catégories (bikini, fitness model, figure) lors du Fitness America Weekend et elles partageront la scène avec plus de 500 autres athlètes. Pourtant, je n’ai jamais participé à une compétition en maillot 2 pièces et en talons hauts (et c’est mieux comme ça pour tout le monde).

Le 25 novembre, un de mes athlètes (let’s go Robert, tu ne cesseras de m’impressionner!) participera au Ironman de Cozumel, il s’agira d’un important défi pour lui. Pourtant, je nage aussi bien qu’un bloc de ciment de l’échangeur Turcot…

Comment puis-je entraîner ces athlètes alors que je n’ai jamais participé comme athlète à ce type de compétitions? Bonne question! On verra bien ce que ça donne, peut-être me faudra-t-il apprendre à nager en talons haut…

Les filles en question…
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L’Équipe Canada à laquelle nous nous joignons…
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